Les Gardiens d' Umoya
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La voie de l'errance

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La voie de l'errance Empty La voie de l'errance

Message  Invis Mar 10 Fév - 22:34

Je ne saurais vous dire qui j'ai été, d'où je viens, ni qui étaient les miens.
Mon récit commence au début de ce que j'appelle ma "nouvelle vie" ; je n'ai aucun souvenir de ce qu'a été mon existence avant cela. Je me souviens d'un champ de bataille, d'une multitude de cadavres au sol, de flammes, de cris... La terre était rouge du sang des combattants. Quand j'ai ouvert les yeux, terrifiée, j'ignorais totalement où je me trouvais, comment et pourquoi j'y étais ; je ne pensais plus, tout n'était que peur et souffrance. Terrifiée, je m'enfuis le plus loin possible de ce carnage, de ce bruit effrayant.

Je m'arrêtai lorsque la clameur horrible se fut estompée, laissant place au bruissement du vent dans les arbres. C'est alors que je me rendis compte que j'étais blessée à la jambe... Et je m'évanouis. La lumière laissa la place à l'obscurité, qui laissa la place de nouveau à la lumière, et ainsi de suite, pendant que je m'éveillai à moitié et retombai dans l'inconscience ; je ne sais combien de temps cet état a duré. Toujours est-il que quand je me suis réveillée, il faisait nuit.

Nul bruit autour de moi, aucune lumière, rien que le silence absolu et moi. Je me suis rappelée ma blessure qui se manifesta par une douleur lancinante dans la cuisse gauche, et l'ai regardée: visiblement ça allait mieux, enfin du moins je le supposais, car ma peau donnait l'impression d'avoir partiellement cicatrisé.

Rassurée sur mon état physique, je me rappelle avoir tenté de recouvrer quelques fragments de mémoire ; mais rien n'y fit, je ne connaissais de mon existence que mon nom, Invis. Je ne savais même pas pourquoi j'étais sur un champ de bataille. Confuse et fatiguée, j'ai commencé à marcher vers le nord, en me guidant par rapport aux étoiles innombrables qui tapissaient le ciel obscur. C'est alors que commença ma longue errance sans but.

Je ne sais combien de temps j'ai ainsi erré, suivant les étoiles la nuit, me reposant le jour ; mes vêtements étaient en lambeaux, j'allais pieds nus et me nourrissait peu. Mais peu importait en vérité, car je n'avais pas faim, et peu importait mon apparence également, car je n'avais nul miroir pour m'apercevoir de l'état déplorable qui était le mien.

Et les jours succédèrent aux nuits, qui succédèrent aux jours. Cela faisait très longtemps que j'allais sans but, j'avais depuis longtemps quitté la forêt, et marchais dans un semi-désert, qui je l'appris bien plus tard, n'était autre que les Tarides, me déplaçant toujours de nuit, et me cachant le jour, quand j'aperçus de loin ce qui semblait être un regroupement de tentes multicolores ; je pouvais entendre le bruit d'une grande agitation. Inquiète, me remémorant l'horreur dans laquelle j'avais été plongée à mon "premier réveil", je voulus alors rester sur place, pour observer, et m'enfuir si besoin avant que l'ennemi potentiel ne m'aie vue. Tapie dans l'ombre d'un fourré, j'attendis que le soleil se lève.

En écoutant mieux, je me rendis alors compte que ce que je craignais être des cris d'effroi et de souffrance n'étaient en réalité que des bruits joyeux ; des gens riaient, faisaient des blagues. Leur langue n'était pas la mienne, mais étrangement je la comprenais ; j'en déduis que j'avais dû côtoyer des gens tels que ceux-là dans mon ancienne vie.

Lorsque la nuit fut venue, j'approchais prudemment du regroupement ; les étoiles éclairaient le sol, faisaient ressortir les ombres, et les ombres sont traîtres, on ne sait jamais ce qu'elles cachent ; encore un précepte que je tenais visiblement de mon ancienne existence. Mais rien ne vint se mettre en travers de ma route.

Approchant de l'entrée d'une tente, j'y vis de la lumière et je commençais à m'éloigner lorsque j'entendis une voix, qui parla dans ce langage étrange que je comprenais :
- "Je ne sais pas qui vous êtes, mais entrez, ne restez pas caché dehors !"

Je me méfiais, mais l'odeur de viande alléchante qui sortait de la tente eut raison de mes hésitations, moi qui n'avait mangé que des plantes en faible quantité depuis une éternité. Toutefois je me demandais comment cette personne avait pu m'entendre, alors que j'avais pris toutes les précautions pour ne pas me faire entendre ; j'eus la réponse en entrant.

En effet, je me trouvais face à face avec quelqu'un de ma race, une femme ; apparemment, elle était tout aussi surprise que moi, mais pas par notre ressemblance raciale.

- "Par Elune, que vous est-il arrivé pour que vous nous arriviez dans un tel état ?" Elle parlait ma langue, elle était comme moi ! La confusion laissa peu à peu place au ravissement.
Ma voix, sortant pour la première fois depuis très longtemps de ma bouche, me parût rauque et grave. Au début, je ne réussis pas à m'exprimer. Mais très vite, les mots sortirent comme un flot et je racontai.

Je racontai ma peur, la douleur, les cris, le sang, les corps... L'errance, le silence, la solitude... Je racontai tout, poussée par je ne sais quoi à me confier à cette inconnue. Je voyais son visage changer d'expression tout au long de mon récit.

Lorsque j'eus terminé, elle me tendit un morceau de viande :
- "Mangez, prenez tout ce que vous voudrez. Maintenant je vais m'occuper de vous." J'appris son nom : Sylannia. Elle me tendit un miroir, et je fus horrifiée devant mon apparence : j'avais du sang, de la boue, sur tout mon corps, mes vêtements ne dissimulaient pas grand chose de mon corps tellement ils étaient déchirés :
- "Demain matin on te lavera, et on te donnera de nouveaux habits. Ce soir le feu est éteint, donc nous ne pouvons pas te faire chauffer de l'eau. Mais demain tu redeviendras aussi belle que tous les enfants d'Elune." Je m'endormis sur le sol couvert d'un tapis moelleux et cela me parût être la couche la plus confortable du monde.

Après une nuit de sommeil calme, la première depuis mon "réveil", Sylannia m'aida à me laver, à me vêtir, et à brosser mes cheveux emmêlés. Lorsque je reparus devant le miroir, je sursautai. C'était donc à cela que je ressemblais autrefois !

Sylannia me présenta aux gens qui allaient avec elle de par le monde. Il y avait là une bien étrange confrérie : des Elfes, des Trolls, Gobelins, Morts-vivants... Et tous étaient sympathiques, ils me souriaient... J'appris alors que cette joyeuse troupe était appelée la Foire de Sombrelune, et qu'ils allaient sur les deux continents ainsi qu'en Outreterre, se déplaçant sans cesse, en faisant halte à proximité des capitales.

Pendant quelques jours on m'a assigné quelques tâches simples que j'acceptais sans rechigner, après tout ils m'avaient nourrie, lavée... Un beau jour, un gobelin de la troupe s'approcha de moi dans mon dos ; par réflexe je le jetai à terre. Il apparut alors clairement à tous que j'avais des prédispositions pour le combat. On me fit passer des "tests", pour déterminer ce que je savais faire ; et l'arc était la discipline dans laquelle j'excellais. De plus, les animaux n'avaient pas peur de moi, je les comprenais et ils me comprenaient, sans un mot ; tout était dans le regard.

On m'offrit un familier, que je baptisai Moonshadow ; depuis, il me suit où que j'aille, et ne m'a jamais quittée. J'eus également un arc et une armure légère en cuir.

Après deux ou trois ans de voyage en compagnie de la foire de Sombrelune, on m'assigna la tache de partir en exploration afin de rapporter des objets exotiques et nouveaux, d'entendre les nouvelles rumeurs et les secrets qui pouvaient servir à la Foire pour divertir ses visiteurs. J'étais parfaitement intégrée dans ce que je considérais alors comme ma nouvelle famille.

Au jour d'aujourd'hui, je n'ai toujours pas recouvré la mémoire, et ne le souhaite pas ; ma nouvelle vie me convient, j'ai une famille, des amis, un but, et n'ai pas besoin d'être hantée par des fantômes d'autrefois.




Dernière édition par Invis le Lun 23 Mar - 3:42, édité 1 fois

Invis

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Message  Invis Mar 10 Fév - 22:35

Le temps a passé, et la mémoire ne m'est guère revenue. J'ai vu bien des visages, mais qui saurait dire s'ils faisaient partie de mon ancienne vie?... Parfois une impression de déjà-vu me hantait, mais j'ignorais s'il s'agissait de souvenirs ancrés profondément dans ma mémoire, ou d'illusions créées dans le tourment de mon esprit dans le seul but de me raccrocher à quelque chose.

La Foire m'avait envoyée en ville, à Hurlevent, dans le but de recueillir des informations sur les nouvelles tendances en matière de divertissement. J'errais sans but véritable au milieu de la foule qui se pressait dans le quartier du marché, tendant l'oreille aux conversations généralement anodines des habitants et des voyageurs: est-ce que, oui ou non, le marchand d'équipement avait baissé ses prix?...

Malgré le bruit incessant et envahissant, j'entendis soudain une conversation dont l'intérêt était multiplié par rapport aux fluctuations du marché de l'équipement: deux hommes parlaient avec empressement d'une mort, celle d'un homme. Attirée par cette discussion je m'approchai discrètement de la ruelle d'où me parvenait cette conversation. Risquant un regard, je les aperçus: un elfe de la nuit, comme moi, grand, beau, l'air maussade, et un humain, de taille moyenne, l'air préoccupé. De peur d'être vue, je retournai aussitôt dans la rue, tout en restant à proximité.

Ce faisant, un étrange sentiment s'emparait de moi; cette fois, s'agissait-il d'une illusion destinée à me tromper, ou cet homme avait-il réellement fait partie de ma vie autrefois?...Il fallait que j'en aie le coeur net, il fallait que je les suive. Ce sentiment était bien trop puissant pour que je l'ignore comme je l'avais fait jusque là. D'habitude, cela m'arrivait en voyant un humain, ou un gnome, ou un bandit qui se trouvait sur ma route; je n'y attachais guère d'importance, car qu'auraient fait un gnome, un humain et un bandit dans mon ancienne vie? Mais là c'était un elfe, il s'agissait d'un elfe! Quelqun de ma race!

Je faisais mine de m'interesser à la boutique d'un marchand de vin et autres spiritueux lorsque les deux hommes sortirent discrètement de la ruelle. M'assurant qu'ils ne risquaient pas de me voir, je les suivis, à une distance respectable. La curiosité est un mauvais défaut, dit-on, selon une croyance populaire. Mais je devais être curieuse, pour fournir à ma famille ce dont elle avait besoin pour prospérer: de nouvelles rumeurs, de nouvelles histoires; telle était l'excuse que je donnerais si jamais mon sentiment s'avérait infondé. En vérité, j'étais bien trop curieuse de savoir si oui ou non cet homme m'avait connue autrefois...

Les deux hommes dépassèrent l'entrée de la ville et s'arrêtèrent pour enfourcher leurs montures; je fis de même, mais attendis toutefois avant de commencer ma "traque". Ils interrompirent leur course à Comté-de-l'or, un petit village situé en contrebas d'Hurlevent. Descendant de ma monture, je m'approchai l'air de rien, en essayant d'être discrète, quand l'humain m'interpella, jugeant sans doute par ma proximité que je venais écouter leur conversation: "Hé vous, là, allez-vous en et mêlez-vous de vos affaires!" J'allais riposter; c'est alors que l'elfe s'exclama: "Nous nous sommes déjà rencontrés, non?"

Je lui donnai mon nom; il me dévisagea pendant quelques secondes, avant de s'exprimer: " Vous êtes la fille de Malistrius Alönoräe, non? Je me disais bien que vous me rappeliez quelqun; je vous avais déjà vu, lorsque vous étiez enfant." Je lui répondis alors que c'était fort possible, mais que je n'en savais rien, ayant perdu la mémoire. L'humain qui l'accompagnait eut momentanément l'air stupéfait; quant à lui, il se contenta de cligner des yeux. "Comment ça, vous avez perdu la mémoire?" Alors, persuadée que je pouvais lui faire confiance, je racontai encore une fois mon réveil brutal sur le champ de bataille ("Vous étiez donc à la bataille du mont Hyjal?", s'étonna l'elfe; un détail que je notai pour plus tard), mon errance et ma nouvelle famille. Au fur et à mesure de mon récit, je voyais l'humain qui s'impatientait. Lorsque j'eus terminé, je ne pus m'empêcher de demander: "Vous avez parlé de mon père; où puis-je le trouver, s'il vous plait?" L'elfe monta sur son tigre de guerre, et me dit d'un air grave: "Il est mort." Il s'apprêtait à partir, lorsque je lui demandai, presque en criant: "Quel est votre nom?" "Mon nom est Kaelian." Et il s'en alla.

Invis

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Message  Invis Jeu 26 Fév - 15:07

Bien des lunes se sont couchées, et bien des fois le soleil s'est levé sur les terres des humains, lorsque j'aperçus sur un pont de la ville d'Hurlevent une jeune femme en pleine conversation avec une autre personne . Il s'agissait d'une femme elfique, avec tout le charme et la beauté inhérents à ma race . Je ne l'avais encore jamais vue ... Mais mon coeur s'accéléra soudain en la voyant, ainsi qu'un sentiment que je commençais à connaitre ... Je l'avais déjà éprouvé en voyant ce Kaelian. Qui qu'elle fut, elle avait très certainement un lien avec mon passé .
Je m'approchais, et interrompis, certes grossièrement, la conversation d'avec l'humain, mais après tout, ce n'était qu'un humain justement ; il n'avait pas à interférer dans la recherche de mon passé. Je me présentai, et vis la femme pâlir en entendant mon nom. Elle recula un peu, et bégaya : "In..Invis ?"
Lorsqu'elle fut remise, elle se présenta à son tour : Altarani, chasseresse. Mon sentiment de déja-vu s'intensifiait au fur et à mesure, et je sentais le trouble s'insinuer dans mon esprit . Nous parlâmes de choses et d'autres ... Ce n'est que lorsqu'elle me demanda mon nom de famille, que je compris sa réaction en entendant mon prénom la première fois . Elle portait le même ...
Elle m'expliqua qu'autrefois, bien avant la bataille du mont Hyjal, elle avait une soeur qui se prénommait ainsi, avec qui elle partait faire de longues chasses en Teldrassil, et que sa famille habitait à Brise-Stellaire, aujourd'hui en ruines et infestée de furbolgs .
Mais le doute subsistait encore ... Nous devions trouver quelqun qui m'aurait connue autrefois, et qui pourrait lui dire si oui ou non j'étais sa soeur .
Par quelle malice Elune avait placé cette jeune femme sur ma route, je n'en sais rien . Nous allâmes boire un peu d'hydromel à la taverne la plus proche, quand la tenancière s'écria "Invis ! tu n'étais donc pas morte ?". Je vis Altarani pâlir à nouveau, et elle lui demanda "Que voulez-vous dire par là?"
Alors la femme expliqua que nous avions, elle et moi, partagé la même tente au mont Hyjal, et que nous nous entendions très bien . Elle ajouta que lors d'une escarmouche, je m'étais jetée sur l'ennemi sans attendre mon groupe ; quand les autres me rejoinrent et vaincurent l'ennemi, ils ne purent toutefois récupérer mon corps car d'autres ennemis arrivaient par vagues. On me laissa pour morte .
La femme s'excusa de m'avoir laissé ainsi sur le champ de bataille . Ecartant ses excuses de la main, je la remercia, et sortis, suivie par Altarani. Je ressentais un besoin urgent de sentir le vent sur mon visage , envahie par un vertige qui ne devait rien à l'hydromel .
Altarani prit ma main et murmura : "Ma soeur ... C'est donc bien toi ..." Je restai sans mot dire, étourdie par cette nouvelle. Elle me prit dans ses bras et pleura sur mon épaule; mais ca n'étaient pas des larmes de tristesse ; au contraire, elle pleurait de joie de m'avoir retrouvée. Un sentiment d'exaltation s'emparait de moi. Je n'étais plus totalement seule !
J'entrepris de lui raconter mon errance, et lui expliquai que les gens de Sombrelune m'avaient recueillie et s'étaient occupés de moi; elle me demanda si je savais ce que Père était devenu ; je lui appris sa mort . Pour adoucir cette nouvelle, je l'invitai à venir avec moi pour rejoindre la Foire; ainsi nous ne serions plus jamais séparées .
Elle me parla de la folie de notre mère, qui erre à présent sous sa forme d'Ours en Teldrassil . Notre famille est réellement perdue ...
Mais à présent je ne suis plus seule ... J'ai gagné une soeur, qui me donne le courage et la force de chercher encore des bribes de mon passé. Petite soeur, sache que je t'aime . Nous resterons toujours ensemble ...

Invis

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Message  Miugrana Lun 2 Nov - 3:02

Invis ! Quel plaisir de te rencontrer enfin ! Sylannia m'a tellement parlé de toi ! Je suis Miugrana, sa petite soeur. Elle sera ravie de savoir que nous faisons partie de la même famille à présent.

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